Chiropratique, Sports

Coupe du monde de Baie-Comeau

Par Charles Moreau 0

Je prends quelques minutes pour vous faire un petit résumé de la façon dont s’est déroulée cette dernière épreuve du circuit de la Coupe du monde de Baie-Comeau. J’arrive à l’instant à la maison et commence à préparer notre départ en famille pour l’Ontario cette nuit…On se reposera dans une autre vie comme on dit !

La première course de jeudi était mon focus principal, soit le Contre-la-montre (CLM), puisque je voulais vraiment me reprendre pour mon accident aux Mondiaux, alors que je menais la course et rêvais de l’or.

Nouveau parcours cette année, plusieurs virages techniques et quelques petites montées, dont une plus intense avec un pic à 11%. Cette dernière a fait le plaisir des coureurs avec un profil de grimpeur, ce qui est moins mon cas. Cela dit, pour la première épreuve nous n’avions que 2 tours à faire, pour un total d’environ 18.5km. Je ne suis pas parti trop fort, mais avec un rythme constant et cela m’a permis d’avoir de l’énergie pour faire la montée en puissance!

Étant dernier à partir, j’ai obtenu le premier split de mon coach et j’avais 25 secondes d’avance sur le meilleur coureur. On a gardé le plan de match et je m’assurais de toujours rester près de 200-205 watts sur les portions plus plates et d’augmenter l’intensité en montées. Mon objectif était une 1re place avec une moyenne de 207 watts.

J’ai terminé le chrono à 31:09 secondes, donc avec la 1ere position. J’étais à 29 secondes d’avance sur mon opposant Belge et 2e au classement de la Coupe du monde avec une moyenne de 208 watts!

Mon second objectif du weekend était de finir la série de Coupe du monde au 1er rang international. Pour ce faire je devais terminer au minimum en 5e place à la course en ligne de 66 km.

Ma course était déjà planifiée: le repas du matin, l’arrivée au site de course, le début de l’échauffement de 25 minutes, le drink 20 minutes avant la course, le nombre de gels sur le vélo, etc. Aux dernières vérifications du vélo, tout fonctionnait bien. Les freins étaient centrés et il n’y avait aucun contact avec ma roue.

J’ai été appelé sur la première ligne de départ et lorsque la course a commencé,on est parti fort, question de se placer correctement dans la grosse descente et dans son virage à 600m plus loin. Tout allait bien et les relais s’enchaînaient entre le Belge, l’Autrichien et moi. Dès qu’il y a eu un peu de relief, les deux coureurs ont attaqué assez fort, mais je suis resté bien dans leur sillon jusqu’à la montée plus ardue. Dès que cette dernière a commencé et que j’étais à l’avant pour essayer de contrôler le rythme de la montée, l’Autrichien a attaqué.

À la fin de la bosse, les deux gars m’ont pris quasiment 10 secondes….ouch! Je poussais fort et j’ai rejoints leur sillon environ 1.5 km plus loin. On a brûlé quelques cartouches, mais je les ai distancés pas mal au TT alors je devais être bon pour tenir le rythme.

Le 2e tour a débuté et j’essayais de me reposer le plus possible dans leur sillon, mais ils continuaient d’attaquer à chaque dénivelé. 30-35 minutes se sont écoulées, je savais que je devais prendre mon 1er gel sous peu, mais je n’étais pas en mesure de lâcher ma poignée tellement les changements de rythmes étaient fréquents ! À la 2e grosse bosse, les gars ont répété le même scénario et ont mis 15 secondes. J’ai travaillé fort et je suis revenu sur eux après environ 2 km, mais j’ai tenu bon.

Le 3e tour a commencé et le tout s’est répété jusqu’à la grosse bosse. J’avais encore 15 secondes d’écart en haut et je travaillais un 3 km pour revenir (55 minutes écoulées et toujours pas de gel…). Quand je les ai rejoints de peine et de misère, l’Autrichien a attaqué de nouveau et j’ai été incapable de m’accrocher. C’était le début de la fin .

J’avais un minimum de 3 minutes d’avance sur le peloton de chasse à ce moment et même si j’ai pris mes gels à intervalle de 30 minutes à partir de ce moment, le mal était fait ! Je commençais à faiblir et j’avais beaucoup de difficulté à maintenir un wattage décent.

Nous avions 7 tours à faire. Je suis resté 2 tours seul dans le vent après quoi le peloton de chasse m’a rattrapé. Je ne trouvais pas ça drôle je vous rassure, mais que voulez-vous, on apprend encore. Après un compte-rendu avec mon coach, on a identifié une façon de palier à ça dans un parcours similaire éventuellement (approvisionnement en gel ou autre dans des situations de course plus difficile).

Après la course, j’ai aussi constaté qu’une plaquette de frein avait frotté durant une partie de la course et que la vis de la mâchoire de frein n’était pas assez serrée. Conséquemment, dès que j’ai freiné quelques fois, il s’est installé dans cette position et a frotté la majeure partie de la course.

Je termine la saison officielle avec un bilan très encourageant cela dit ! Je termine la saison Vice-Champion du circuit de la Coupe du Monde 2018 (une première en carrière) avec 2 médailles d’or et une d’argent.

Souvenez-vous, l’objectif était de commencer à récolter autre chose que du Bronze alors, je crois qu’on s’en va dans la bonne direction pour l’or à Tokyo, qu’en dites-vous ? 😉

À propos de l'auteur
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Charles Moreau
La vie de Charles Moreau se voit chamboulée en janvier 2008. Alors étudiant au doctorat en chiropratique à l’UQTR, il est victime d’un grave accident de la route qui lui fait perdre l’usage de ses jambes. Ne laissant ni la peur ni le doute le détourner de ses buts et de ses rêves, Charles Moreau se tourne vers le sport afin de surmonter cette épreuve. Il obtient de grands succès en triathlon, avant de choisir de se consacrer au paracyclisme.

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